samedi 25 novembre 2017

Les songes du Val des Nymphes.

Peu de lieux inspirent une telle nostalgie que le Val des Nymphes et ses ruines romantiques aujourd'hui déformé par une restauration certes nécessaire mais qui en amoindri le charme.

Cet ancien prieuré dépendance de Tournus et mentionné en 1059 est un site très ancien installé sur un lieu de culte antérieur aux romains dont il reste de nombreux vestiges réemployés pour certains dans l'église de La Garde-Adhémar.




La chapelle à nef unique de trois travées dont la voûte est effondrée est bâtie en moellons réguliers et est épaulée par de très larges contreforts qui lui donne cet aspect si particulier.
 Il y a quelques année à ciel ouvert elle a été aujourd'hui recouverte d'une toiture qui en diminue grandement l'attrait.

C'est à peine si l'on peu admirer encore l’exceptionnelle décoration de son abside. Elle possède en effet deux étages d'arcatures qui reprend le modèle des amphithéâtres romains, autrefois même il existait dans le chœur une statue antique décapitée qui semblait comme le témoignage des cultes passés qui se sont succèdés dans ce lieu.

L'étage inférieur de l'arcature retombe sur de forts pilastres avec des chapiteaux à feuillage tandis que l'élégante arcature supérieure présente de fines colonnettes avec des chapiteaux corinthiens.

La façade présente également un dispositif original de petits moellons et à l'étage supérieur et  d'un appareil régulier soigné comme à La Garde-Adhémar.


 La façade est très dépouillée à l'exception du portail dont l'archivolte est vraisemblablement un réemploi antique. A l’étage supérieur trois arcatures aveugles en plein cintre ont été imaginé tout comme à la Tour Magne de Nîmes marquant ainsi et à nouveau dans la région la place majeure de l'imitation des modèles antiques dans l'art roman provençal.



ce lieu reste emprunt de paix et d'une certaine magie on ne peut que regretter qu'une certaine pression touristique n'ai pas conduit ses restaurateurs à en préserver tout le charme et je partage également ici d'anciennes images d'il y moins de 20 ans , il est amusant de voir comment les temps changent notre vision des monuments et il faudrait sans doute s'interroger sur une certaine "histoire du goût" ...




samedi 18 novembre 2017

L'intérieur de l'église de La Garde-Adhémar et la statue de la Vierge.

Quand on entre dans cette église on en mesure rapidement l’ingénieuse ordonnance intérieure ainsi que la parfaite harmonie des volumes. L'église comporte trois nefs et se termine à l'est par une abside centrale et deux absidioles et à l'ouest par une seconde abside survivance de la tradition carolingienne. 

Le dernière travée de la nef est plus haute que les précédentes sans doute pour suivre le mouvement naturel du terrain. elle est couverte d'une magnifique coupole sous le clocher qui semble d'une hauteur vertigineuse.


Le plan de l’église est surprenant il forme presque un carré d'une douzaine de mètres de cotés en absence de transept . Toutefois les dimensions modestes de la nef sont compensées par une étonnante élévation. Élévation des murs sans aucun décor sculpté et de la nef qui suivant la déclivité du sol semble s’élever jusqu'au chevet. La lumière ne pénètre que par de petites ouvertures qui accentue encore cette impression de recueillement.

Autre particularité de cette église, l'usage d'un berceau légèrement brisé pour les deux premières travées et des renforts par des simples doubleaux prenant appui sur de longs pilastres. Dans chaque travée de la nef des arcatures aveugles en plein cintre renforcent les murs mais rompent aussi la monotonie d'une nef trop élevée. De grandes arcades font communiquer la nef et les bas-cotés.







L’église semble dépourvue de tout décor  à l'exception des consoles au centre des arcatures aveugles de la nef et une frise en faible relief de motifs végétaux dans l'abside centrale. La magnifique coupole octogonale du clocher qui semble comme suspendue très au au dessus du chœur est un magnifique exemple de ce type d'ouvrage très rependu en Provence rhodanienne. Comme à la Batie-Rolland ou la chapelle Barbara les trompes sont ornées de longues palmettes dont la base est souligné par un cordon mouluré. 



Tout l'ensemble de cet édifice montre une grande homogénéité de construction avec l'emploi d'un appareil de qualité régulier avec des joint fins et une grande qualité de taille ce que confirme les nombreuses marques de tâcherons. On remarquera aussi l'emploi dans la nef d'une belle table d'autel ancienne reposant semble t-il sur des éléments gallo-romains ainsi qu'une belle stèle funéraire de la même période à l'entrée. 


Enfin il ne faut pas manquer d'admirer la charmante vierge dite "de bons secours"  du XII° siècle qui est une des rares vierge subsistante de cette époque en Provence. Elle siège en cathedra sapientiae, c'est à dire présentant au monde son fils bénissant de la main droite et tenant le livre de la main gauche. La sculpture est relativement naïve mais touchante de simplicité. 




samedi 11 novembre 2017

Saint-Michel de la Garde-Adhémar; la sentinelle.

Quand on emprunte la route du sud de la France on ne peut manquer d'observer sur le promontoire qui domine toute la vallée du Rhône de Pierrelatte à Montdragon la flèche en pierre de cette église romane.

Jadis position importante, protégée par de solides remparts et possession de la puissante famille des Adhémar qui allaient devenir l'une des plus grande maison seigneuriale du XII° siècle, le village de la Garde-Adhémar préserve un charme certain loin du tumulte des routes et autoroutes bondées et du ronflement des trains, centrales nucléaires et autres éoliennes qui envahissent la plaine en contrebas .

L'église est connues depuis une bulle papale de 1105 qui la place sous le vocable de Saint-Michel comme souvent les lieux élevés. A l'origine d'ailleurs il ne s'agit que d'une chapelle dépendante du prieuré voisin du Val des Nymphes, lui même possession de l'Abbaye de Tournus. Ce n'est qu 'a partir de la fin du XII° siècle que l'église prendra en importance sur le prieuré voisin petit à petit abandonné .





L'église actuelle survécu aux vicissitudes des guerres et des restaurations et présente aujourd'hui une impression de majesté et d'harmonie et de simplicité.
Le plan basilical à trois nef à été adopté mais avec une originalité, en effet une survivance unique en Provence de la tradition carolingienne de la double abside dont nous retrouverons l'ordonnancement intérieur plus loin.

L'église ne comporte aucune décoration à l'exception des corniches et du clocher. On remarquera la perfection de son appareillage qui se divise en deux zones biens distinctes, une partie inférieure en petit moellons de pierres régulières à joints épais et en partie supérieure un moyen appareil à joints très fins et marques lapidaires que l'on retrouve aussi au Val des Nymphes et à Bourg-Saint-Andéol.
Peut être s'agit il de la survivance de l'église plus ancienne reprise au XII° selon un dispositif architectural ingénieux.




Les corniches sculptées présente un beau décor géométrique d'inspiration antique. Tout comme le magnifique clocher dont cependant seul le niveau inférieur est authentique . Le second étage avait été en partie détruit pendant les guerres de religion et rebâti quasiment à l'identique puis coiffé de l'actuelle pyramide de pierre . Restauration pour une fois heureuse qui donne à l'ensemble toute sa cohérence et sa simple beauté.