jeudi 29 janvier 2015

Les énigmes des sculptures de Rozier-Côtes-d'-Aurec.

Après plusieurs tentatives j'ai enfin eu la chance de visiter l’intérieur de l'église et découvrir l’étrange beauté de ses chapiteaux.
Plusieurs école s'affrontent au sujet de leur interprétation et la première tente de les rapprocher de l'école viennoise en particulier de ceux des églises de Saint-André le Bas et de la cathédrale Saint-Maurice . Deux raisons principales l'expliqueraient; tout d'abord les liens de ce prieuré avec la vallée du Rhône en raison de sa situation sur une des plus ancienne voie de communication de l'époque celtique puis romaine sorte de nœud routier entre le Piémont; la vallée du Rhône et la route du Puy et l'Auvergne. Cette route dite aussi la route de l’étain était aussi très fréquentée à l'époque romaine et Rozier en était une sorte de liaison privilégiée.
L'influence de Vienne serait aussi sensible aux choix des sculptures dont l'intention est de représenté les vertus théologales et la supériorité de la vie ascétique mais aussi le symbole de la lutte du bien contre le mal en particulier lorsqu’il s'agit de représenté la lutte de l'homme contre la bête comme Samson luttant contre le lion.

Toutefois cette opinion fort bien étayée ne concorde pas avec le choix des sculptures car jamais le lion n'y est représenté mais le loup qui reproduit davantage l'image du loup anthropophage thème plus caractéristique des influences celtiques de l'art roman . Or ici ces influences sont nettes tout comme il est évident que le style des sculptures est sans rapport plastique avec celles de Vienne .

la première de ces sculptures se découvre au seul chapiteau historié du chœur dont les arcatures qui le décore rappelle les églises du lyonnais. Un personnage nu encadré de deux chapiteaux à décor antiquisant, brandit une hache et un marteau dans ses mains . Il pourrait être la représentation de l'ancien dieu Teuthatés. De sa bouche sortent deux serpents peut être le symbole du châtiment du paganisme par la foi chrétienne.

Dans la nef un premier chapiteau représente la lutte d'un homme avec un loup , image fréquente de la lutte du bien contre le mal, toutefois ici ce n'est pas le Samson triomphant du mal qui maîtrise le lion par les mâchoires mais outre l'influence celtique évidente peut être le thème majeur également de l'homme en prise avec la vie .La fleur de lys qui apparaît au-dessus du loup est aussi un symbole très ancien.




Plus énigmatique est le deuxième chapiteau représentant une tête d'homme qui semble sortir du feuillage comme poursuivit par un autre homme armé d'un bâton et d'un chien ou d'un loup, certain le rapproche de la scène de Job se détachant des contingences du monde terrestre .



Enfin le dernier chapiteau représente un personnage qui semble s’élever vers le ciel vêtu d'une robe portant dans une main une bourse peut être celle du dieu celte Teutathés à sa gauche se trouve un serpent cornu attribut de Cernunnos . Peut être aussi ici une représentation de l'homme résistant aux tentations du monde . Mais là encore les roues solaires et le motif infini qui l'encadrent font fortement penser aux symboles celtiques.




Enfin on ne manquera pas d'admirer la plaque sculpté dans le granit représentant le Christ entre l'Alpha et l'Oméga sans doute un relief d'un devant d'autel .



dimanche 25 janvier 2015

Saint-Blaise de Rozier-Côtes-d'-Aurec.

Il faut chercher presque au bout du monde cette église d'un ancien prieuré dépendant de Cluny et attachée au diocèse du Puy à la limite ouest du département de la Loire et pourtant la visite vaut manifestement le voyage.
Si les origines de cette église sont peu connu elle rassemble  bien des exceptions dans le Forez roman et aussi bien des influences comme celle des église de Vienne par son décor mais aussi des caractéristiques architecturales très inspirées de celle du Puy et un décor sculpté particulièrement original.


A l’extérieur le chevet à pan coupé est rare dans la région mais reproduit un modèle fréquent dans les églises du Velay , sont puissant clocher a été refait ultérieurement mais dans le respect du clocher d'origine .


Le plan à nef unique avec transept à absidioles est lui plus habituel dans le Forez . La nef est elle une des rare nef voûtée en plein cintre avec doubleaux de la région.

 La coupole rigoureusement hémisphérique en petit appareil serait elle du XIe et pourrait être l’éclairage le meilleur pour la datation de l'église .

La façade simple et décorée d'un tympan unique dans la région méritera un billet complet tant celui-ci est original.

jeudi 22 janvier 2015

Promenades dans le Forez roman; Saint-Marcellin en Forez.

Direction maintenant l'ouest de ma grande région pour l'actuel département de la Loire qui se confond à peu prés avec l'ancien Forez . Ce territoire est peu connu mais recèle de nombreuses richesses souvent associé avec le Velay voisin il était cependant à l'époque médiévale politiquement partagé entre l'influence de l'archevêque de Lyon et le pouvoir temporel des Comtes du Forez mais aussi traversé de multiples influences; certaines locales comme celle de la puissante abbaye de Cluny d'autres plus lointaines en raison du passage de la célèbre  route vers Compostelle  par Le Puy .
On y trouve peu d'église de premier plan le plus souvent des prieurés occupés de quelques moines et de modestes temples cependant de grand charme par leur parfaite harmonie avec le paysage souvent rude et austère du vaste plateau et des monts du Forez.
Les églises que l'on y découvre sont "traversées de ses influences mais aussi attachées à leur racines païennes qui se manifestent aux décor des chapiteaux et par l'austérité d'édifices souvent modestes en raison de l'emploi de matériaux locaux souvent de qualité modeste . Mais j'aime à me promener dans ce beau pays rude et sauvage et aussi déroutant  par son fort passé industriel très présent mais aussi la force de ses racines anciennes.

Saint-Marcellin  est une petite ville qui garde deux églises de l'époque romane encore ceinturée des reste de ses murailles la première église y a té édifiée en 984 . l'église actuelle est du XIIe est conserve de cette époque une fa cade et quatre travées avec un portail a trois archivoltes  avec cordon en décor d'arcatures .

Le clocher porche du XVe a remplace le clocher roman mais s'inspire de ceux de Saint-Rambert et de Champdieu . Quelques chapiteaux feuillagés  se retrouvent encore dans la nef .



Dans le centre on découvrira la chapelle Sainte_Catherine transformée en médiathèque ce qui l'a peut être sauvée de la ruine , elle est surmonté d'un charmant clocher-mur à double colonnettes élégamment torsadées. Son portail est très voisin de celui de l'église du bourg. En dépit de ses transformations cette chapelle reste charmante.






dimanche 11 janvier 2015

La crypte de Saint-Hyppolyte de Thonon les Bains.

Ce premier circuit entre la Savoie et la Haute-Savoie se termine sur les bord du lac Léman dans la charmante ville de Thonon qui domine le lac que l'on peut presque voir de berge à berge par beau temps.

Lors de ma visite dans l'église actuelle très largement remaniée à l'époque baroque et à la fin du XIXe je n'ai malheureusement pas pu accéder à la crypte seul témoin de l'ancienne église qui semble avoir été condamnée ce qui serait fort regrettable . Je partagerais donc ici que les images que j'ai pu prendre de ce vénérable édifice il y a plusieurs années sur diapositives numérisées ce qui en limite sérieusement la qualité, mais je tenterais une autre visite pour apporter des images de meilleure définition.




L'église est une donation du Pape Eugène III en 1151 à l'église Saint-Jean de Genève qui dépendait de l'Abbaye de Saint-Martin d'Ainay à Lyon .

Il en subsiste une belle crypte sur trois nefs couverte de berceaux en plein cintre communiquant par des arcades régulièrement clavées reposant sur des colonnes qui sont peut être des réemplois .

Elles reposent sur des chapiteaux décorés de feuillages certains laissent apparaître des personnages assis la tête ceinte de ce qui pourrait être une auréole et un autre représente des hommes accroupis dos à dos.





Cette crypte est une unique témoignage de ce genre d'édifice en Haute'Savoie et donc digne d'un intérêt particulier.

dimanche 4 janvier 2015

Les fresques de la chapelle des Allinges .

Il ne reste que des ruines de la double forteresse qui coiffe la butte stratégique des Allinges  dont la vue plonge vers le lac Léman.

Après une montée abrupte le visiteur aura la surprise de découvrir l'un des plus beau ensemble de fresques romanes de la région et sans doute un cas unique en Savoie.
La petite chapelle castrale à nef unique et abside semi-circulaire surmontée d'une haute tour de défense en demie-lune remonterait au XIe siècle .



les peintures romanes de l'abside seraient également de la fin du XIe et figure au cul de four le Christ en gloire entouré des symboles des évangélistes inscrits dans des cercles .





de part et d'autre on retrouve des Séraphins , la Vierge Marie et un Saint-Jean presque totalement effacé.



Au registre inférieur les symboles des quatre vertus séparées par des grecques au dessus d'une tentures parsemée de croix, l'on peut encore lire les mots caritas, humilitas et paciencia.


Le style hiératique est bien entendu emprunt d'une évidente influence byzantine avec un net rapprochement avec les églises peintes de Suisse ou du nord de l'Italie.Ces fresques sont un exemple d'autant plus précieux de l'art pictural roman qu'il est totalement unique dans la région par sa richesse et ne trouve pas d'équivalent jusqu'à Saint-Chef en Dauphiné ou Berzé les moines en Bourgogne.