jeudi 20 mars 2014

Cuves baptismales (1) ; les fonts de Chéreng.

J'ouvre ici une nouvelle série aléatoire pour la découverte des fonts baptismaux qui sont souvent des oeuvre méconnues et d'un grand intérêt .
Et pour commencer je souhaite faire découvrir les merveilleux fonts baptismaux de Chéreng modeste ville du Nord à quelques kilomètres de la frontière belge, oeuvre unique dans le nord de la France et d'une qualité exceptionnelle.

Ces fonts appartiennent à la grande école de sculpture mosane et ont été sculpté dans la belle pierre calcaire bleu-noir très connue depuis l'antiquité dans l'actuelle Belgique et qui a été si largement employé dans la ville de Tournai toute proche.


La cuve taillée d'un seul bloc est montée sur une base carrée avec ressaut circulaire , elle est de forme circulaire et décorée tout autour d'une torsade de feuilles de grappes et de palmettes.
Mais ce sont les quatre têtes barbues aux aplombs des angles de la base qui attirent le regard par leur éblouissante force et la maîtrise de l'art du sculpteur.


Rarement la sculpture romane montre a ce point la précision du traitement des barbes et des cheveux qui donne un frémissement de vie à ces beaux et graves visages .


L’interprétation des sculptures laisse plus de place à l'incertitude; s'agit-il des évangélistes annonciateurs de la parole de Dieu ? Ou peut être  des représentations de David et Salomon et des prophètes Isaïe et Jérémie ?
Une autre interprétation a ma préférence , celle des quatre fleuves du paradis en lien avec la bénédiction de l'eau baptismale :" C'est ce Dieu qui t'a fait jaillir de la source du Paradis terrestre et t'a divisé en quatre fleuves pour arroser la terre entière ".

dimanche 16 mars 2014

Le porche de Thomas Pactius

Je termine ce voyage en Touraine par la partie la plus éclatante de l'église le porche et son grand portail daté de 1165 et qui présente déjà les premiers signe de l'art gothique même si sa facture est vraiment romane .
C'est un portail à trois voussures abondamment sculptées .


Il est de très grandes proportion  et dépourvu de tympan considéré comme l'un des plus beau de Touraine il conserve encore des traces de polychromie et présente des analogie de style avec la Saintonge et en particulier Aulnay .
Au dessus sont incrustés des reliefs en haut se développe le thème du songe et de l’adoration des mages encadrant une grande vierge en majesté .
Il est encadré de grandes statues colonnes dont l'identification échappe et seraient peut être des réemplois .

La partie la plus savoureuse en est sans aucun doute les claveaux sculptés des voussures où l'on découvre un foisonnant bestiaire de singes, d'ours, de lièvres mais aussi de sirènes à têtes barbues de harpies de jongleurs ou d'acrobates qu'encadrent la dernière voussures des vertus ou des vierges sages et folles .







Sous le porche on découvrira aussi le fut d'une colonne d'un temple gaulois ou gallo-romain figurant des guerriers, et réemployé en bénitier .

Loches; des chapiteaux et des fresques .

Il y a peu de chapiteaux a admirer dans cette vaste église sans doute en raison du parti-pris architectural, les plus anciens se trouvent à la jonction du porche et de la nef.

Les plus beaux sont sans doute ceux du chevet dans la tradition de ceux de l'Ile-Bouchard dont ils sont très proches aussi par l'emploi du bestiaire fantastique ou de masques qui annoncent déjà les premiers pas de l'art gothique.



On ne manquera pas d'admirer les bases des consoles des colonnes de la coupole décorées de personnages courbés qui semblent supporter une partie du poids de l'église .


Un fragment de fresque de la crypte à été installé dans la nef avec l'inscription SBRIC-TIUS qui permet de l'indentifier à Saint-Brice.

samedi 15 mars 2014

Saint-Ours de Loches

Située sur son promontoire d'où émerge son étonnante silhouette de temple presque orientale l'église était jusqu'à la Révolution dédiée à Notre-Dame jusqu'au transfert en 1792 des relique du saint abbé fondateur du lieu .
Si la fondation de l'église date du X ème siècle elle est une construction de la deuxième moitié du XII ème et fut largement restaurée au XIX ème .
C'est un monument très original composé d'un vaste clocher porche, partie la plus ancienne et d'une large nef unique . le carré du transept qui supporte le clocher est couvert d'une vaste coupole à huit pans sur trompe d'angle mais ce qui en fait son originalité ce sont les deux pyramides à huit pans de la nef qui sont des reconstructions d'ouvrages qui avaient certainement à l'origine une forme conique . L'ensemble donne aujourd'hui une curieuse impression de pénétrer dans une mosquée impression qui est accentuée à l’intérieur .