dimanche 30 septembre 2012

Les vestiges de Lassouts

Je poursuis ma route le long des boucles du Lot jusqu'au village perché de Lassouts. L'église a été totalement reconstruite au 15ème siècle mais a préservé des vestiges romans d'un intérêt certain au premier rang desquels un petit tympan figurant le Christ en majesté .




Ce tympan avec linteau a bâtière reprend le le dispositif iconographique de Conques même si la représentation du Christ dans sa mandorle entouré des symboles des évangélistes , y est bien plus simple et modeste au point que seuls 6 apôtres hiératiques livre à la main entourent le Christ , sans doute faute de place . Il s'agit toutefois d'une belle sculpture aux traits  moins grossier que le tympan d'Espalion tout proche .
Autour du tympan ont été préservés trois modillons a décor animal dont l'un au motif de chouette.

Enfin à l’intérieur réemployé en piscine une curieux et rare objet liturgique creusé dans un bloc lui aussi en bâtière ajouré de trois arcades dont celle centrale présente un bel arc trilobé. Cet objet dont la destination originelle est inconnue était probablement une armoire destinée à abriter des reliquaires ou des statue et est vraisemblablement plus ancien que le tympan du 12ème siècle.

mercredi 26 septembre 2012

Sainte Eulalie d'Olt; la dédicace d'Aldemar

C'est à une table d'autel en calcaire conservée dans une des chapelles que l'on sait que l'église existait déjà depuis l'an mille , cinq croix de Saint-André y sont gravés et sur le pourtour en forme de cadre on peut lire un texte aussi émouvant qu'important pour la datation :


                "  ALDEMARUS AC SI  INDIGNUS SACERDUS AEDIFICAVIT HIC DOMUM DOMINI PRO ANIMA ODGERII ARKIDIACONI"

Aldémar prêtre, bien qu'indigne , édifia ici la demeure du Seigneur pour l'âme de l'archidiacre Odger.

               " DEUSDET EPISCOPUS DEDICAVIT HANC MENSAM VII IDUS MADII : ANNO AB INCARNATIONE DOMINI... UGONE SACERDOTE + RAINALDO LEVITA "

L'évêque Deusdet dédia cette table le 7 des ides de Mai , l'an de l'incarnation du Seigneur...Hugues prêtre + Raymond lévite.

L'évêque en question occupa le siège épiscopal de Rodez entre 961 et 1004 qui permet ainsi de dater l'édifice.

L'intérieur de cette vaste église est lui aussi une parfaite réussite d'équilibre et comme une forme de réplique réduite de l'abbaye de Conques .
Les six fortes colonnes dénuées de toute décoration aux chapiteaux forme comme une sorte de foret en demi-cercle autour du chœur , elle même sont ceinturées par sept travées tournantes du déambulatoire sur lesquelles s'ouvrent les trois chapelles rayonnantes .
Ce choix architectural peut être a juste titre considéré comme l'une des plus parfaite réussite architectural du Rouergue roman.






samedi 22 septembre 2012

Sainte-Eulalie d'Olt .

Le petit village de Sainte-Eulalie sur la rive gauche du Lot a été de tout temps une possession de l'évêque de Rodez et un petit bourg marchand prospère comme en atteste la belle et vaste église à déambulatoire directement inspirée de ses prestigieuses voisines comme Sainte-Foy de Conques . Si la façade n'est plus d'époque romane en raison d'important travaux d'agrandissement à la fin du Moyen-Age, le chevet est un admirable exemple de chevet a absidioles rayonnantes .


La haute abside fortifiées ne vient pas rompre l'harmonie et d'équilibre qui se dégage de cet ensemble .
Ce dispositif est fréquent dans la région , en particulier le dispositif architectural fait d'un emploi de colonnettes encadrant les ouvertures avec alternance de chapiteaux et de modillons a copeaux a l'abside , participe à l'élégance du chevet en dépit de la rare décoration sculptée .




samedi 15 septembre 2012

La Vierge d'Estables.


L’œuvre majeure de cette modeste église est sans aucun doute la superbe vierge romane en bois peint dont on ne retrouve que deux exemplaire dans cette province la plus célèbre étant à Conques.
Cette sculpture affiliée de la fameuse vierge d'or de la cathédrale de Clermont-Ferrand est aussi entourée d'une aura de légendes. L'on raconte en effet que celle ci quittait régulièrement l'ancienne chapelle qui l'abritait pour ce réfugier dans cette endroit dans les branches d'un sureau jusqu'à ce qu'une dame noble décida de construire l'église actuelle.
Tout aussi légendaire est l'histoire de sa découverte puisqu'elle fut retrouvée en 1854 à l'occasion de travaux d'agrandissement dans une niche du mur de l'église , l'on sait aussi que cette statue , but d'un important pèlerinage fut régulièrement caché chez l'habitant lui permettant d'échapper aux conflits des guerres de religion et de la Révolution.

Restaurée au 19ème siècle ensuite d'un incendie qui n’endommagea que sa robe, largement redorée et couronnées de pierreries, l'ouvre reste absolument saisissante de fraîcheur et de force. La vierge est assise dans un trône à accoudoir comme à Conques et semble presque s'effacer derrière son fils qui tend une main bénissante .Le traitement des corps procède par un étirement presque exagéré en particulier pour le visage de la vierge et le corps de l'enfant.


L'ensemble reste cependant d'une grande beauté et en particulier pour le traitement du visage de la vierge tout empreint de majesté mais aussi d'une incontestable profondeur et gravité d'une mère pour son fils dont elle semble à l'avance imaginer le destin.

jeudi 13 septembre 2012

Notre-Dame d'Estables

A proximité de Saint-Laurent d'Olt le Hameau d'Estables  qui tire son nom du latin Stabulum ou  "auberge" est une charmante église de grès rouge sur une route de pèlerinage très fréquentée.
L'église à plan simple présente une nef unique à trois travées et abside polygonale.



La décoration sculpté est représentée par plusieurs chapiteaux assez frustes mais énigmatiques comme celui qui représente un homme vêtu d'une robe qui écarte la bouche à coté duquel se tient un cavalier un armure.

un autre figure un personnage attaqué par des serpent, peut être le thème de la luxure.

Un autre représente un archange entouré de l'agneau pascal et d'un coq.

enfin le plus intéressant en raison de sa rareté en Rouergue, pourrait représenter Daniel entouré de lions, mais il est surprenant que ceux ci semblent dévorer les mains du personnage central.

Le décor sculpté est également illustré par une belle série de modillons à motifs géométriques ou d'atlante de chouette ou d'un joueur de vielle .



samedi 8 septembre 2012

La Canourgue, l'église de la "Regle"

Dédiée à Saint-Martin, le village de La Canourgue doit son non à l'installation peut être des le 6ème siècle d'une communauté religieuse, d'où le nom latin villa canonica devenu Canourgue en langue d'oc. C'est aujourd'hui un charmant village où il est agréable de se promener.


Les origines de l'église sont obscures et agitées jusqu’à l'installation d'une communauté bénédictine de Saint-Victor de Marseille avant 1060 avec la bénédiction du l’Évêque de Mende pour faire échapper ces terres aux rivalités temporelles de petits barons locaux.
Le monastère connaîtra jusqu'à la révolution les conflit et les destructions et en dépit de ses multiples remaniements parviendra a préserver une harmonie générale qui en font encore l'une des plus grande église romane intacte du Gevaudan.

La façade a été fortement remaniée après l'effondrement du clocher mais le chevet de l'église enchâssée au milieu des habitations est encore d'un grand intérêt .


Il déploie trois absidioles semi-circulaires auxquelles en ont été ajoutée deux autre à l’époque gothique en belle pierre de grès rouge.quelques chapiteaux de la corniche supérieure ont été conservés dont l'un  représente trois personnage dont un archer agenouillé qui dirige sa flèche vers un homme debout . Les modillons malheureusement mutilés laisse deviner la encore une sculpture de grande qualité.


A l'intérieur l'on peut être surpris par la masse de la nef centrale accentuée par sa faible longueur en raison de la suppression de deux travées après l'effondrement du clocher et qui laisse imaginer l'ampleur exceptionnelle de l'édifice d'origine.




En dépit des remaniements successifs l'on peut admirer les collatéraux et le déambulatoire d'origine.Le décor intérieur reste rare quelques chapiteaux à feuillage demeurent et d’énigmatiques chapiteaux avec des têtes humaines assez frustes.


Cette église est a rapprocher avec d'autres grands monuments de pèlerinage du Rouergue tout proche comme Sainte-Eulalie d'Olt ou les église de Rodez et de Bozouls.