samedi 22 octobre 2011

Tresors des églises romanes du Rhône ; le benitier de Grezieu La Varenne

J'aime au long de ces billets montrer la variété de cet art roman , mais j'aime aussi en faire découvrir le richesses souvent insoupçonnées souvent à quelques pas de chez moi , entre l'Ain ou j'habite et le Rhône que je connais bien . Ces billets rythmeront les messages plus longs que je consacre quand le temps me le permet à mes voyages comme un aller et retour .
Parmi ces découvertes celle du bénitier de Grezieu  la Varenne à quelques kilomètres à l'ouest de Lyon , un véritable trésor sans doute presque totalement ignoré .
Le village possédait sans doute une église romane probablement détruite après les années 1870, comme beaucoup d'églises de la région par un souci obscurantiste  et imbécile d'agrandir des églises qui semblent aujourd'hui être des coquilles vides et froides ...

Le bénitier ou l'ancienne cuve baptismale provenait peut être de cette église mais aucune source ne le confirme, pas plus que sa datation qui est généralement rattachée au XI ème siècle .Le grand Raymond Oursel dans l'ouvrage consacré au "Lyonnais Roman" dans la collection la nuit des temps s'accorde sur cette datation mais ne donne pas plus d'éléments sur l'origine de cette œuvre si étonnante par son style .

En effet l'on ne retrouve pas dans l’étonnant décor qui la recouvre totalement l'iconographie habituelle des cuves baptismales, cet objet de dimension modeste en beau marbre est en effet totalement couvert d'une riche décoration florale et stylisée de rosaces de spires de zigzags de feuillage d'une grande fantaisie et qui n'est pas sans évoquer pour moi les sculptures plus anciennes des âges pré-romans souvent par le goût du motif symbolique et d'influences païennes ou celtiques que beaucoup aiment retrouver dans l'art roman (j'en suis ) .

Plus étrange encore , la présence de deux représentations humaines, l'une figurant un homme à demi-nu encadré de quadrupèdes et de motifs végétaux , MrTouaillon y voyait Adam avant la faute ...
Une autre scène semble figurer une  chasse mystérieuse ou un cavalier semble poursuivre un cerf entouré d'une meute de chiens , tandis que la queue du cheval se prolonge longuement en une longue volute ou Raymond Oursel voit le cheval galoper ...
Il est incontestable que la scène ainsi représentée, en dépit d'une apparente naïveté ou archaïsme de la sculpture est d'un grand dynamisme et particulièrement émouvante  ce qu'accentue encore le mystère de son interprétation et de sa symbolique .

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